ICF soutient les pigeons !

Apres quelques semaines d’absence, voici venu le temps du retour de ma petite chronique. L’actualité étant chargée, j’avais le choix de vous parler d’ISF, d’immobilier, de crise, d’Europe, de Grèce, d’Espagne, de MES et j’en passe…mais ce qui m’a le plus touché ces dernières semaines est sans aucun doute le mouvement dit des « pigeons », révélateur du mal-être français au sujet de ses entrepreneurs.

Rappelons le fait générateur : la décision du gouvernement de Monsieur Ayrault de taxer les plus-values sur valeurs mobilières à l’impôt sur le revenu, en supprimant ainsi le prélèvement forfaitaire de 19% + prélèvements sociaux, soit un forfait actuel de 34.5%.

Or, et c’est là le nœud du problème, dans les détenteurs de valeurs mobilières, il y a les entrepreneurs qui détiennent logiquement les titres de leur société. Et par entrepreneur on entend toutes les personnes qui ont pris des risques pour créer une entreprise, en abandonnant parfois un salaire confortable, en n’ayant pas accès au chômage si leur projet échoue, en dédiant une bonne partie de leur vie à leur entreprise, en créant des emplois et de la richesse en France.

Ces entrepreneurs, de toute nature, ont déjà payé de nombreux impôts, l’impôt société chaque année au taux de 33% sur leurs résultats, l’impôt sur le revenu à titre personnel, l’impôt sur les dividendes s’ils en versent et j’en passe. Alors penser qu’au bout de tant d’efforts, de tant de risques pris, l’entrepreneur qui cède son entreprise doive alors à nouveau payer 45% d’impôt sur la plus-value (généralement la valeur intégrale de l’entreprise) + prélèvement sociaux, soit un taux quasi confiscatoire de plus de 60% est tout simplement inimaginable.

En laissant les choses en l’état, il ne faudra pas s’étonner si dans notre beau pays, les entrepreneurs vont rechercher des cieux plus cléments pour accueillir le travail de toute une vie. Adieu créations d’emplois (il faut savoir que l’essentiel des créations d’emplois provient aujourd’hui des PME et non des grands groupes), adieu initiative, prise de risque et création de richesse.

Et il ne s’agit pas ici de faire de politique, ni de dénoncer tel camp ou tel autre, car l’abrogation au cours du précédent quinquennat de l’exonération des plus-values après huit ans avant qu’elle ne puisse même entrer en vigueur était déjà révoltante.

Le gouvernement s’est heureusement rendu-compte de son erreur, et fait désormais marche arrière. Alors attendons de connaitre définitivement les nouvelles règles du jeu avant de pouvoir pousser un ouf de soulagement et éviter à la France de remplir l’Eurostar à destination du  Royaume Uni.

David Cameron ne s’y est pas trompé en déroulant le tapis rouge aux français…

 

Guy Roos

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