La fin des fonds euros ?

fonds en eurosLes fonds euros, spécificité du marché français, sont-ils amenés à disparaître au vu de rendements de plus en plus faibles ? Telle est la question que l’on peut légitimement se poser aujourd’hui avec des rendements attendus pour 2015 autour de…2%.

L’âge d’or des fonds euros est derrière nous, c’est une certitude. Ce placement à capital garanti qui rapportait il y a peu plus de 4% net avec un risque nul est aujourd’hui appelé à réduire fortement sa collecte.
Le fautif : la baisse continue des taux d’intérêt.

Avec des niveaux de taux actuellement proches de zéro, les assureurs achètent désormais avec l’argent qu’ils collectent en assurance vie des obligations dont les rendements sont quasi nuls. Ainsi mathématiquement, cette collecte entraîne une baisse de rendements de leurs fonds euros. Après un rendement moyen net de 2.5% en 2014, l’année 2015 va poursuivre le mouvement de baisse et il faut s’attendre à un rendement moyen proche de 2%. Certes il s’agit encore de deux fois le rendement des livrets et autres LDD, mais pour autant, les fonds en euros ne font plus rêver.

Quelles alternatives existent ? On peut en citer trois principales.
Pour les investisseurs qui acceptent une prise de risque minime, des solutions existent permettant d’améliorer la performance de leur placement :

– les fonds flexibles prudents : ces fonds prudents par nature ont le plus souvent pour objectif de délivrer une performance de l’ordre de 4 à 5% avec une volatilité (niveau de risque) limitée. Ces fonds ne bénéficient pas d’une garantie en capital contrairement aux fonds euros, mais sur un horizon moyen terme, ils ont toutes les chances d’apporter un rendement moyen supérieur aux 2% attendus sur fonds euros, pour peu que l’on sélectionne les bons fonds et que l’on procède à une bonne diversification. On citera notamment des fonds comme CPR croissance prudente, Arty, Carmignac Patrimoine, ou H2O Moderato pour n’en citer que quelques-uns.

– les fonds euros « boostés » : ces fonds euros introduisent une part de risque dans leur gestion tout en maintenant une garantie sur le capital. Leur objectif est donc d’apporter davantage de performance grâce à une partie de l’investissement dédié aux actions. Les meilleurs ont ainsi rapporté plus de 4% nets en 2014. Le risque est d’avoir avec ces fonds un rendement quasi nul si le gérant se trompe ou si les marchés actions sont négatifs.

– les fonds euros croissance : nouveau venu dans l’univers des fonds euros, ces fonds sont peut-être une réponse à la disparition à venir des fonds euros classiques. Le principe est d’apporter une garantie en capital à terme sur 8, 10 ou 15 ans par exemple. Cet engagement de durée permet à l’assureur de prendre davantage de risque pendant la durée de l’investissement, sa contrainte de garantie n’étant délivrée qu’à l’issue de la durée sélectionnée. En contrepartie, l’investisseur devrait donc bénéficier d’un rendement plus élevé de son épargne. Par contre en cas de retrait avant fin de la période d’engagement, le capital n’est pas garanti. Il s’agit donc d’une bonne solution pour ceux qui disposent d’un horizon long de placement pour une partie de leur épargne.

Le déclin des fonds euros semble donc inéluctable, il faut en prendre conscience, mais des solutions alternatives existent, il est nécessaire de les envisager dès à présent, sous peine d’être déçu par des rendements de plus en plus faibles sur les fonds euros classiques. Savoir s’adapter et être mobile sur ses placements est aujourd’hui plus que jamais une nécessité dans un monde où tout s’accélère.

Guy Roos

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